Mon séjour au Cambodge m’a confortée dans mes valeurs et convictions, notamment lorsque j’ai passé une nuit sur une île au sein d’une communauté de pêcheurs avec un groupe de femmes. Cette expérience m’a permis de constater l’impact significatif des ONG sur la vie des 400 habitants de l’île. Des organisations telles que WWF, Oxfam, UNICEF, Plan International, Sverige, et la Swiss Agency ont contribué à divers aspects de leur quotidien : installation de pompes à eau, amélioration des services de santé, promotion d’une agriculture et d’une pêche plus responsables.

On pourrait se demander si ces aides ne sont pas qu’une goutte d’eau dans l’océan. Cependant, en observant le Cambodge se reconstruire après un génocide et une guerre, en voyant ces pêcheurs prendre conscience des impacts négatifs de la pêche électrique et de la diminution des ressources halieutiques du Mékong, on ne peut qu’être optimiste. La nursery de 5000 arbres prêts à être replantés, malgré l’exploitation illégale des bois précieux par les pays voisins, témoigne de la mobilisation de la population locale.

Ce qui m’a particulièrement touchée, c’est la force et la détermination des communautés de femmes. Elles s’organisent pour améliorer les conditions de vie, promouvoir des pratiques durables et sensibiliser leur communauté. Leur engagement est un moteur essentiel du changement. En se mobilisant, elles montrent que l’union fait la force et que chaque petit geste compte.

Le Cambodge est un pays jeune, en reconstruction, et s’il peut agir dès maintenant sur son impact environnemental, même à petite échelle, cela fera une différence significative pour les générations futures. Cette expérience renforce ma conviction que le monde des ONG se professionnalise. Nous devons intégrer les enjeux micro dans une vision macro, car tous les défis sont interdépendants. À l’heure des restrictions budgétaires des grands donateurs, il est crucial de faire mieux avec moins. Des projets bien suivis, évalués, et documentés avec des leçons apprises permettront d’améliorer l’efficacité des initiatives futures.

Je suis convaincue que l’on n’a pas besoin de plusieurs années d’expérience dans une ONG pour comprendre ces enjeux. Être sur le terrain, c’est comme gérer une micro-entreprise avec des fournisseurs et des clients. Les projets doivent être bien cadrés et la communication efficace. Comme dans toute entreprise, il est essentiel d’apprendre les procédures pour être plus efficace dans la demande de fonds, et cela s’apprend autant en cours qu’en pratique sur le terrain.
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